La stimulation ovarienne simple se produit sans donner suite à une PMA. Elle ne prend donc pas part à une procédure de procréation médicalement assistée (PMA). Son but est seulement de rééquilibrer les cycles ovulatoires. 

Plusieurs traitements médicamenteux hormonaux, appelés protocoles, peuvent être lancés.

LA STIMULATION OVARIENNE ET LA LEGISLATION FRANÇAISE
En France, il n’y a pas de loi bioéthique réglementant la stimulation ovarienne. Cette pratique est seulement appuyée par des recommandations de bonnes pratiques données dans l’article L 2141-1 du Code de la Santé publique.

QUAND EST-CE QU’UNE STIMULATION DES OVAIRES EST INDIQUEE ?
La stimulation d’ovaires ou induction de l’ovulation est nécessaire si tu es dans une situation de perturbation du cycle ovulatoire :

  • Dysovulation
  • Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)
  • Stade précoce de l’insuffisance ovarienne
  • Anovulation centrale dans le cadre d’anorexie mentale ou de stress

En FIV, les facteurs tels que le dossier médical et la variété de dosages disponibles sont pris en compte lors du choix du protocole. Grâce à cette approche, un traitement « sur mesure » est établi, adapté au cas de chaque couple.

Plusieurs possibilités de stimulation sont alors envisageables. On choisit la stratégie qui répond le mieux à certains traitements parmi les différents protocoles : protocole long, protocole court, protocole sur cycle naturel …

Il y a deux objectifs à la stimulation ovarienne : éviter une ovulation spontanée, tout en favorisant le développement de plusieurs follicules en même temps. En effet, la stimulation de l’ovulation permet de sauver plusieurs follicules de la dégénérescence en les sélectionnant et les développant jusqu’à maturation dans les ovaires féminins. Cette technique est essentielle, car plus on possède d’ovocytes lors de la fécondation, plus la probabilité d’obtenir suffisamment d’embryons augmente.

Il s’agit d’un traitement hormonal qui se déroule en 3 étapes.


LA STIMULATION OVARIENNE EN 3 ETAPES

  • Première étape : le blocage

Pour éviter une ovulation spontanée, et dans le but de garder sous contrôle les effets secondaires du traitement stimulant prescrit, les médecins vont procéder à une injection qui met au repos la production des gonadotrophines par l’hypophyse.
Ainsi, l’hypophyse est momentanément bloquée, ce qui empêche l’activité des ovaires et efface le risque d’ovulation spontanée.

Pour savoir exactement la quantité de doses ou d’ampoules nécessaires, un examen hormonal de base et une échographie sont réalisés en amont. Ce bilan complet permet d’avoir une idée du nombre de follicules déjà présents.

Dans le cas d’un protocole long, cette étape de blocage démarre avant la stimulation et se conclut au moment de la ponction.

Dans un protocole court antagoniste, l’étape de blocage débute lors du 8e ou 9e jour du cycle. Pour veiller à ce que tout se déroule bien durant cette étape, les dosages d’hormones dans le sang agissent comme indicateurs.

  • Deuxième étape : la stimulation

Une fois le blocage des ovaires effectué, les professionnels de santé qui t’accompagnent vont t’administrer une hormone qui stimule le développement des follicules. Il s’agit de la phase de stimulation.

La dose à injecter est variable d’une femme à l’autre. Quelle que soit la posologie prescrite, l’équipe médicale doit suivre de près les effets du traitement sur l’ovaire. Ce suivi se fait par des dosages répétés d’œstradiol dans le sang et par des échographies des ovaires.

C’est le monitorage des ovaires.

 

  • Troisième étape : le déclenchement de l’ovulation

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les médecins ne font aucune injection de stimulation le jour du déclenchement de l’ovulation.

À la place, l’hormone HcG (gonadotrophines) se charge de pousser le corps à l’ovulation le jour J.

 

En effet, lorsque deux à trois follicules d’un diamètre de 16 à 22 mm sont présents à l’extérieur des ovaires et que le taux d’œstradiol affiche 150 à 250pg/ml de plus de 16mm, cela veut dire que l’ovulation peut démarrer.

Il suffit par la suite d’une dose d’HcG pour déclencher l’ovulation qui se produit durant les 32 à 38 heures qui suivent. Pendant que se réalise la stimulation ovarienne, le monitorage des ovaires doit être fait.

À noter : tu peux ressentir des effets secondaires. Dans ce cas de figure, parles-en à l’équipe médicale.  

 

LE MONITORAGE DU CYCLE

Le monitorage du cycle est une pratique pour surveiller au mieux le déroulement de la stimulation ovarienne hormonale. Cette surveillance est composée d’un contrôle échographique et d’une prise de sang hormonale à partir du dixième jour du cycle. Ces précautions visent à tracer la maturité et la quantité des follicules présents dans l’utérus. Lorsqu’un ou deux follicules atteignent plus de 17 mm et que le taux d’Estradiol se situe entre 200 et 300 pg/ml par follicule mature, alors le déclenchement peut être lancé.

 

DEUX CRITERES POUVANT AMENER L’ANNULATION OU LA DEPROGRAMMATION DU CYCLE

Si ces deux situations se produisent, les médecins peuvent annuler le processus :

  • La présence de plus de deux follicules mûrs
  • Un taux d’estradiol supérieur à 700 pg/ml

Ces deux critères, qui ne sont pas opposables, mais qui font partie de la réglementation de chaque centre et le guide des bonnes pratiques en AMP, existent pour éviter de déclencher une grossesse multiple ou l’hyperstimulation des ovaires (un risque particulièrement fréquent pour les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques).

Tu vas faire face à des moments difficiles et à une longue attente. Mais, garde en tête que ces traitements sont assez spécifiques et propres à chacun. Contacte toujours ton médecin, ton gynécologue ou un professionnel pour parler de ces différents éléments et échanger. Avec le recul nécessaire, ils augmenteront tes chances de tomber enceinte.  

@Marine Alves

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