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Découverte de 290 gènes impliqués dans la ménopause précoce

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Victoria Louvel
Rédactrice Santé

Une découverte prometteuse. Au Royaume-Uni, des chercheurs ont identifié 290 gènes responsables du déclenchement de la ménopause. Une avancée particulièrement considérable pour les femmes souffrant de ménopause précoce.

menopause

QUELQUES RAPPELS BIOLOGIQUES

La ménopause intervient généralement entre 47 et 52 ans ; la fertilité commençant à diminuer une dizaine d’années avant que la ménopause ne soit définitive. Biologiquement parlant, l’entrée en ménopause correspond à l’épuisement progressif du stock d’ovocytes, au fur et à mesure de l’avancée en âge de la femme concernée et, bien sûr, au fur et à mesure de ses ovulations. Par ailleurs, plus le sujet se rapproche de la ménopause, plus la qualité de ses ovocytes diminue également.

 

On parle de ménopause précoce lorsque la baisse significative du nombre d’ovocytes et de leur qualité, survient plus tôt que l’âge attendu. L’entrée en ménopause précoce démarre parfois jusqu’à 10 ans avant la tranche d’âge « habituelle ».

 

C’est précisément ce trouble qui a motivé l’étude menée par une équipe de chercheurs au Royaume-Uni.

 

290 NOUVEAUX GÈNES IMPLIQUÉS DANS L’HORLOGE BIOLOGIQUE FÉMININE    

L’étude « Genetic insights into biological mechanisms governing human ovarian ageing », publiée le 4 août dernier, portait sur l’analyse du patrimoine génétique de 200 000 femmes âgées de 40 à 60 ans. Cette analyse a permis d’identifier ces 290 gènes comme étant impliqués dans la survenue de la ménopause ; ils auraient même un impact à hauteur de 10% sur les variations de l’âge auquel elle apparaît.

Parmi ces nouveaux gènes identifiés comme des acteurs de la ménopause, l’un retient tout particulièrement l’attention des scientifiques : le checkpoint kinase 2 ou CHEK2. Présent en 2 copies chez tous les êtres humains dans le chromosome 22, il fait partie de la famille des gènes de la réparation de l’ADN. Dans ce cas précis, son intervention entraîne l’arrêt de la destruction d’un ovocyte dont l’ADN est endommagé. Cet ovocyte demeure alors dans le stock de follicules, avec une qualité moindre « innée ». Les chercheurs ont remarqué que la ménopause des femmes dépourvues du gène CHEK2 intervenait 3 ans ½ plus tard que celles qui étaient porteuses de ce gène.

 

PRÉDIRE L’ÂGE DE LA MÉNOPAUSE ?

Les auteurs de cette étude veulent en tout cas y croire : « Dans un monde idéal, nous serions en mesure de prédire quelles femmes ont une fenêtre de fertilité naturelle plus courte, pour leur permettre de faire des choix reproductifs plus éclairés », déclare John Perry, généticien à l’université de Cambridge. Il ajoute qu’actuellement, « la plupart des femmes ignorent complètement ce que pourrait être cette fenêtre ».

Ces résultats pourraient donc, à terme, permettre de déterminer individuellement l’âge de la ménopause, de mieux traiter la ménopause précoce et ainsi, d’augmenter les chances de concevoir des femmes concernées.