@Noémie Lévy
Rédactrice Psycho-Santé
Gwendoline, Guillaume et Nathan, un trio inséparable
Gwendoline rencontre son conjoint, Guillaume, le 16 juillet 2010, une date qu’elle n’est pas prête d’oublier ! Au bout de 4 ans de relation, ils décident de s’installer ensemble et qu’il est temps pour eux de fonder une famille. “Comme dans tous les couples qui décident de sauter le pas, nous étions très emballés et excités à l’idée de devenir parents.” Mais avec l’endométriose, Gwendoline sait que ça ne va pas être facile. Elle est suivie de très près du fait de ses douleurs liés à la maladie.
Au bout d’un an et demi (janvier 2016), les médecins annoncent à Gwendoline et Guillaume, qu’ils ne pourront pas avoir d’enfants de façon naturelle. Après la batterie d’examens : spermogramme, prises de sang, hystérographie, IRM, échographies, ils apprennent que Guillaume a une asthénospermie – une anomalie du sperme qui affecte la mobilité des spermatozoïdes. Un nom très barbare qui a pour conséquence une infertilité sévère. Le couple est alors orienté vers un parcours PMA à la clinique de La Rochelle.
Le parcours du combattant
Après plusieurs rendez-vous et examens, les médecins confirment que la FIV est la méthode la plus sûre pour avoir un enfant parce que les inséminations ne vont pas fonctionner. Le parcours du combattant commence : rendez-vous, examens, injections, médicament pour pallier la suspicion d’endométriose sans parler des effets secondaires. “Je crois que Guillaume n’est pas près d’oublier les changements incessants d’humeur ! Mon corps n’est plus que l’ombre de lui-même, soumis à ces hormones synthétiques ! J’ai pris 10kg en un mois et mon ventre ne cesse de me faire mal ! Je perds également beaucoup mes cheveux !” C’est un marathon très contraignant !
Le transfert embryonnaire prévu à J3 a lieu le 2 juillet 2016. “Le stress est à son comble… Beaucoup de questions se bousculent dans ma tête et les larmes coulent toutes seules. Arrivés au centre, le biologiste nous annonce qu’un embryon sera transféré et que deux seront congelés. L’examen est indolore et devrait en principe se dérouler comme sur des roulettes… Sauf si… La femme en question (moi) est une éternelle stressée et ne se contrôle pas… Après quelques minutes à parlementer, je réussi enfin à me détendre et le transfert a pu se faire dans de bonnes conditions.”
C’est Dame Nature qui décide
Le parcours ne fait que réellement commencé pour le couple car il faut attendre 15 jours interminables pour s’assurer que l’œuf se nichera bien à l’intérieur… Quinze jours où on essaye de se protéger au cas où. “Au cas où” une expression bien vague mais pleine de sens… Ce moment-là du parcours est la partie la plus incertaine car elle n’est ni contrôlée, ni médicalisée (pour une fois) C’est Dame Nature qui décide !
Tadaaaa !
Le 13 juillet est un jour décisif ! Gwendoline se rend au laboratoire dès l’ouverture, anxieuse, les papillons dans le ventre, elle passe du rire aux larmes… Il était temps de recevoir les résultats. Tadaaaa ! C’est positif ! “Je me précipite dehors pour téléphoner à mon chéri, qui en a pleuré de joie !! Malgré les méfiances de certains membres de ma famille par rapport à l’annonce précipitée de cette grossesse, tout le monde est aux anges !” Nathan a 4 ans aujourd’hui (il est né le 22 février 2017) et remplit leur vie de bonheur !
Le bonheur d’avoir un jour un enfant n’arrive pas qu’aux autres
“En le regardant, je me rappelle tous les jours que nous avons eu énormément de chance dans ce parcours ! D’autres familles mènent ce combat depuis des années et vont même jusqu’à faire des crédits parfois. Alors maintenant, je suis sur plusieurs groupes d’entraides et j’essaye au maximum de redonner de l’espoir, car le bonheur d’avoir un jour un enfant n’arrive pas qu’aux autres !”
Il y a comme un mélange de honte et d’orgueil
En effet, Gwendoline et Guillaume ont été très vite pris en charge, les médecins très réactifs, le personnel médical très présent et compréhensif. “On nous a tout dit sans écarter les points négatifs, les risques et les conséquences” Seul reproche : l’errance thérapeutique de l’endométriose. Le flou subsiste et inquiète les futures mamans. Le jargon scientifique n’aide pas non plus, il faut du temps pour comprendre les termes et les dosages, un temps pour accepter aussi. Guillaume est resté muet quelques jours, “inconsciemment on s’en veut même si on n’est pas responsable, il y a comme un mélange de honte et d’orgueil”
Comment raconter ce récit intime ?
Pendant le mois de traitement qui a semblé interminable, Gwendoline et Guillaume ont décidé de ne pas parler délibérément de ce qu’il se passait. “C’est un mécanisme de défense, on se protège parce que le pourcentage de réussite est de 20% pour la FIV, on évite d’en parler en cas d’échec”. Ils ont été confrontés à des annonces de grossesse et quelques blagues : “besoin d’aide pour sous-traiter ?” ou encore “alors c’est pour quand ?”. Et puis un jour ils ont répondu et raconté : “figure-toi que nous sommes en train de nous faire aider par des spécialistes parce qu’effectivement bébé ne viendra pas tout seul. Bien-sûr il y a eu beaucoup de gêne mais pas pour nous. Puis beaucoup de questions sont venues ! Notre entourage, en particulier les amis, n’avaient jamais entendu parler de tout ça ! Et en un sens, je suis très contente d’avoir pu en parler aussi librement car nous avons répondu à leurs questions.” La marraine de Nathan vivait la même chose, cela a également aidé à en parler !
Les protocoles qu’ils soient courts ou longs sont “barbares” […] [mais] évidemment, dans ce malheur, il y a quelque chose de beau
Gwendoline et Guillaume ont trouvé leur équilibre à 3 et ne souhaitent pas recommencer un parcours PMA. Et puis la grossesse n’a pas été facile : l’utérus capricieux, des saignements du premier au quatrième mois, hôpital tous les 15 jours, des contractions le cinquième mois. Gwendoline est même alitée parce qu’elle risque un accouchement prématuré. “Les protocoles qu’ils soient courts ou longs sont “barbares”. Les effets secondaires provoquent une fatigue émotionnelle et physique, on se retrouve toute seule même si on est entouré. Parce qu’à l’intérieur tout se chamboule : le corps et la tête. Évidemment, dans ce malheur, il y a quelque chose de beau : Nathan. Je me sais chanceuse”
Gwendoline nous a confié qu’elle était en train d’écrire un recueil de lettres destinées à son fils. L’idée est de lui offrir lorsqu’il sera en âge de comprendre tout cela ! Sublime !
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