@Noémie Lévy
Rédactrice Psycho-Santé
Charlotte, une femme pleine d’espoir
Charlotte arrête la pilule en avril 2013, l’idée d’un bébé pour l’année de ses 30 ans serait un joli cadeau. Au bout d’un an et demi d’essais infructueux, Charlotte et Nicolas décident de consulter un gynécologue : l’infertilité est inexpliquée. Le médecin propose l’insémination artificielle (IAC) mais Charlotte est mitigée : “J’ai le souvenir de ma mère étant passée par là PMA, des douleurs et des pleurs. C’est sans doute ce qui m’a inconsciemment bloquée. Pourquoi ne devrions-nous pas réussir à concevoir si rien avait été trouvé comme problème ?”
Un grand besoin de dire ce qu’elle a sur le cœur avant de devenir maman
Les mois et les années ont passé. En parallèle de tout cela, Charlotte suit une psychanalyse pendant 5 ans qui n’a rien eu à voir avec ce souci d’infertilité. Plutôt un grand besoin de dire ce qu’elle a sur le cœur avant de devenir maman. Elle a été vue par une maître Reiki et un magnétiseur. Tous les deux ont eu le même constat : le stress, un corps anormalement abîmé. À l’époque, Charlotte est aide soignante et travaille en gériatrie. Elle y a laissé quelques plumes…
Après ce coup de pouce, précieux, Charlotte change de travail et de gynécologue, une femme adorable pleine de bienveillance qui les a totalement remis en confiance et déculpabiliser. Elle leur recommande le centre de PMA du CHU de Rouen.
PMA et traitements
En 2018, Charlotte commence un premier traitement très sereinement : la stimulation simple qui consiste à stimuler la production de follicules par les ovaires grâce à l’administration d’hormones (comprimés ou injections sous cutanée), qui en se développant vont entraîner la libération d’un ou plusieurs ovocytes. Les 8 mois de traitement sont rythmés par les rendez-vous à l’extérieur, les contrôles réguliers, des injections, du stress, des prises de sang et les échographies. Le traitement est contraignant, éprouvant. “Des tonnes de refus, le stress montait à chaque trimestre. J’ai fini par trouver l’endroit qui acceptait de me faire les échographies en tant voulu.” Le dossier PMA passe directement en commission car les stimulations simples n’ont rien donné.
Charlotte reste optimiste et patiente : c’est la
seule consolation qui permet d’avancer
Deuxième traitement : la fécondation in vitro (FIV) – cette technique consiste à reproduire au laboratoire la rencontre de l’ovocyte et du spermatozoïde en dehors de l’organisme. Le traitement débute en août et la ponction ovocytaire se fait en octobre 2018. “Ça m’a paru plus simple, plus du tout de stress puisque tout se faisait sur place au même endroit. Quel soulagement !”
Le taux de HCG est à 106 !
Mais le transfert d’un premier embryon provoque une hyperstimulation chez Charlotte, la tentative échoue. Charlotte reste optimiste et patiente. “C’est la seule consolation qui permet d’avancer”. Fin décembre, c’est la reprise du traitement et le 11 janvier 2019, le transfert d’un autre embryon, de très bonne qualité, propice à la grossesse.
Le 25 janvier, c’est le moment de faire la prise de sang ! Le taux de HCG – hormone produite au cours de la grossesse – est à 106, cette fois-ci, c’est peut-être la bonne ! Pas de larme avant les deux autres prises de sang pour s’assurer que le taux monte bien “je souhaitais surtout faire l’échographie de datation pour confirmer que c’était positif” – c’est une petite échographie que l’on effectue entre 5 et 9 semaines afin de préciser la date de début de grossesse. “Cette petite chose qui remuait de bon cœur sur l’écran m’a littéralement bouleversé. Notre bébé grandissait en moi”
“On se demande comment on pouvait vivre sans enfants”
“À partir de ce moment-là, il y a eu 0 complication, je n’ai pas été malade ou épuisée, j’ai donc profité pleinement de ma grossesse.” Margaux est née à J+2 le 11 octobre 2019. Un accouchement de rêve, sans péridurale et sans connaître le sexe du bébé avant. Quelques jours avant d’accoucher, Charlotte rêve d’une petite rousse aux cheveux frisés. Margaux est née rousse et ses cheveux frisent. Seul regret : le manque d’information. Nicolas et Charlotte se sont sentis un peu seuls avec leur bébé. “C’était frustrant de devoir réclamer de l’aide, des informations et vérifications. Je n’étais pas rassurée comme il le fallait. La prochaine fois, nous ferons différemment”
Charlotte et Nicolas ont mis 5 ans pour avoir un enfant et Charlotte a décidé d’accepter ce qu’il se passait, de relativiser sur la vie, d’être fatiguée et d’avoir des coups de mou mais de persister tout de même. D’expliquer plutôt que de s’isoler.
Pour son mari Nicolas, la place n’est pas facile à trouver
Aujourd’hui, l’allaitement se passe très bien. Margaux est une enfant toute mignonne, pleine de vie, qui communique, gentille et pleins de mots se bousculent au bord de ses lèvres.
Pour son mari Nicolas, le début n’a pas été facile, la place n’est pas facile – pas facile à trouver. Il est une oreille, une épaule et accompagne sa femme au maximum – même si Charlotte fait les examens toute seule. Il a peur de ne pas savoir gérer et c’est difficile de voir sa femme souffrir mais les craintes s’évaporent quand Margaux arrive.
“On devient papa et maman quand le bébé est là. Ça change la vie et on se demande comment on pouvait vivre sans enfants ? En pratique, il faut néanmoins trouver du temps pour soi, un équilibre”
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