L’influence du poids sur la fertilité
Le surpoids, l’obésité ou la maigreur sont des facteurs de risque avérés d’infertilité. Un changement important de poids, peut aussi être une cause d’infertilité, et réduire les possibilités de succès des traitements de reproduction assistée.
QU’EST-CE QUE L’INDICE DE MASSE CORPORELLE ?
On se réfère à l’indice de masse corporel (IMC), lorsqu’on évoque « le poids idéal, l’obésité ou le faible poids ». L’IMC est une mesure qui connecte le poids et la taille d’un individu. La formule mathématique permettant de le calculer est : Poids (en kilogrammes) divisé par la taille (en mètres) au carré.
Un IMC situé entre 18 et 25 est considéré comme un rapport poids / taille adéquat ou normal.
L’OBÉSITÉ CHEZ LA FEMME
Il existe un très grand nombre de troubles liés à l’obésité de la femme et qui peuvent avoir des conséquences négatives sur la possibilité de grossesse.
Pour bien comprendre, la graisse corporelle a des conséquences sur la production de l’hormone libératrice de Gonadotrophine (GnRH), hormone indispensable à l’ovulation régulière chez la femme. En réalité, la GnRH active la sécrétion des deux hormones essentielles pour le développement des ovules : l’hormone lutéinisante (LH) et l’hormone folliculostimulante (FSH).
Quels sont les principaux troubles liés à l’obésité et pouvant causer des problèmes de fertilité ?
- Syndrome des ovaires polykystiques : est une des causes majeures de stérilité.
A cause d’un taux d’insuline assez élevé dans le sang, les ovaires libèrent trop d’hormones androgènes, ayant pour conséquence, une croissance excessive de poils sur le visage, une prise de poids et une infertilité. Les femmes souffrant de SOP ont plus de risques de développer un diabète et des maladies cardiaques.
- Hypothyroïdisme : maladie qui se caractérise par une production anormale d’hormones de la glande thyroïde entraînant une augmentation du poids de la personne. Ce désordre peut perturber le cycle menstruel, l’interrompre dans certains cas ou même annihiler l’ovulation.
- Défauts de la phase lutéale : liés à des dérèglements hormonaux. Si la phase lutéale dure longtemps ou si elle ne dure pas longtemps, les taux de progestérone ne seront pas appropriés et la femme aura des menstruations anormales.
- Œstrogènes en excès : Étant donné que les œstrogènes sont produits par les cellules grasses, les femmes souffrant d’obésité ou d’un excès de poids, d’une manière générale, auront une plus grande quantité d’œstrogènes dans leur système que les femmes ayant un poids normal. En cas d’excès d’œstrogènes le système reproducteur pourrait être déséquilibré entraînant ainsi des problèmes d’infertilité.
PENSEZ VOUS QU’UN PROGRAMME ALIMENTAIRE SPÉCIFIQUE SOIT SUFFISANT ?
Réponse de Raphaël Gruman : « Je reçois régulièrement des patientes en surpoids désireuses de concevoir mais avec des troubles de la fertilité. En mettant en place un programme alimentaire adapté, ces femmes parviennent à perdre du poids et ainsi à retrouver des cycles réguliers ».
Le faible poids chez la femme
« Chez une femme, une importante perte de poids ou des maladies comme l’anorexie nerveuse peuvent également avoir des conséquences sur la fertilité d’une femme », mentionne Raphael Gruman. La production de GnRH peut baisser aussi à cause d’un poids trop faible chez une femme. Dans ce cas, l’ovulation devient irrégulière ou peut même être interrompue. Une perte de production de GnRH peut malheureusement toucher la composition du revêtement utérin dans lequel l’embryon viendra se fixer.
D’AUTRES FACTEURS PEUVENT-ILS IMPACTER LA FERTILITÉ ?
Réponse de Raphaël Gruman : « Trop d’exercice peut aussi entraîner un déséquilibre hormonal, et réduire la fertilité ».
ET CHEZ L’HOMME ?
Chez l’homme, l’obésité peut toucher la production de testostérone et de cette façon entraîner des troubles de l’érection. L’excès pondéral provoquerait également une baisse des hormones LH et FSH, avec des conséquences sur la qualité et la quantité des spermatozoïdes. En effet, en cas d’obésité pathologique, la production et la concentration de spermatozoïdes peut drastiquement diminuer. A contrario, un poids inférieur à la normale peut également provoquer une réduction de la production et de l’activité spermatique encore plus sévère que dans les cas d’obésité.
COMMENT Y REMÉDIER ?
En cas de surpoids ou d’obésité, avant même d’envisager le recours à l’AMP, il est bon d’entreprendre un rééquilibrage alimentaire auprès d’un professionnel accompagné d’un programme d’activité physique en vue de normaliser l’index de masse corporelle, conseil Raphaël Gruman. Les déséquilibres hormonaux se rétablissent souvent permettant ainsi de restaurer la fertilité perdue.
Chez les femmes en surpoids, il a été prouvé qu’une perte de poids même minime, de 5 à 10%, augmenterait significativement la fertilité, en régularisant les cycles menstruels et en augmentant les chances d’ovulation spontanée et de grossesse.
AVIS D’EXPERT : Raphaël Gruman, Nutritionniste :
Raphaël Gruman ajoute : « Dans la plupart des cas, perdre simplement 4 ou 5 kilos permet de retrouver cette régularité nécessaire à la fertilité. Avant de concevoir, il est conseillé de consulter un spécialiste de la nutrition pour optimiser les apports alimentaires et ainsi se donner toutes les chances de concevoir ».
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