Anomalies de l’utérus ou du col de l’utérus

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EXPERT
@ Docteur Véronique Bied Damon
(Gynécologue-Obstétricien)

@Victoria Louvel
Rédactrice Santé

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Bien que peu répandues, les anomalies de l’utérus ou du col de l’utérus risquent d’avoir un impact sur la fertilité. Quelles sont les différentes anomalies existantes et comment y faire face ? Éclaircissements avec la gynécologue Véronique Bied Damon.

L’UTÉRUS ET LE COL DE L’UTÉRUS 

Pour rappel, l’utérus est l’organe reproducteur féminin destiné à contenir le fœtus. On peut sommairement le décomposer en 2 parties principales : le col, qui correspond à la partie basse de l’utérus, aboutissant sur la cavité vaginale ; et le corps même de l’utérus.

 

QUELLES SONT LES ANOMALIES DE L’UTÉRUS ET DU COL DE L’UTÉRUS ?

Il s’agit, en réalité, de malformations congénitales, également appelées malformations mullériennes, ou acquises (c’est-à-dire qui sont survenues après la naissance, à la suite d’une intervention ou d’un accident, par exemple).

 

> Utérus bicorne

Autrement appelé utérus double. C’est la malformation utérine congénitale la plus fréquente. Elle doit son nom à la forme qu’elle donne à l’utérus qui semble alors avoir « deux cornes ».

 

> Cloison utérine

Cette malformation mullérienne, également appelée utérus septé, consiste en une cloison ou paroi, nommée septum. Elle peut être partielle ou totale, séparant alors la cavité utérine en deux parties distinctes. Le septum peut se placer à différents endroits, en étant notamment plus ou moins proche du col de l’utérus.

 

> Utérus double

Appelée également utérus Didelphique, cette malformation consiste en l’existence anormale de deux utérus, chacun pourvu d’un col.

 

> Synéchie utérine

Il s’agit d’une anomalie acquise, provoquée à la suite d’un curetage, notamment. « C’est l’anomalie utérine acquise la plus fréquente », indique Véronique Bied Damon. Une synéchie se caractérise par une adhérence (ou accolement) intra-utérine. Unique ou nombreuses, plus ou moins étendues et pouvant se situer à divers endroits de la cavité utérine, aussi bien sur le col que sur le corps de l’utérus.

 

> Dysplasie du col de l’utérus

Découverte à la suite d’un frottis cervico-utérin, la dysplasie du col ou dysplasie cervicale, se traduit par des lésions au niveau du col utérin. Sans prise en charge, ces lésions risquent de devenir cancéreuses.

 

ANOMALIE DE L’UTÉRUS ET DU COL DE L’UTÉRUS : POURQUOI ?

Les anomalies congénitales présentes dès la naissance, résultent généralement de malformations génétiques et d’antécédents familiaux.

Néanmoins, elles peuvent aussi s’expliquer par l’exposition aux perturbateurs endocriniens. Ces derniers sont notamment responsables de cas d’utérus anormalement réduits.

Une dysplasie du col est généralement provoquée par la contamination du papilloma virus humain (HPV), sexuellement transmissible.

Enfin, il faut savoir que tout geste endo-utérin tel que le curetage ou la pose d’un stérilet, risque de provoquer une synéchie.

 

ANOMALIE DE L’UTÉRUS ET DU COL DE L’UTÉRUS : QUEL IMPACT SUR LA FERTILITÉ ?

Aménorrhée ou règles moins abondantes, diminution ou absence de glaire cervicale font partie des « symptômes » d’une anomalie de l’utérus ou du col de l’utérus. Ces différents signes peuvent expliquer l’infertilité qui en résulte.

Dans certaines situations, la conception est possible. Mais elle n’est pas sans risques : « En cas de malformation utérine, l’embryon ne peut s’implanter et se développer normalement. Résultat, les femmes qui en souffrent font généralement des fausses couches à répétition », explique Véronique Bied Damon.

 

LES SOLUTIONS FACE À UNE ANOMALIE DE L’UTÉRUS ET DU COL DE L’UTÉRUS

Plusieurs solutions sont heureusement accessibles aux femmes souffrant d’une anomalie de l’utérus, ou du col de l’utérus, et souhaitant concevoir.

 

> Le dépistage

Certaines anomalies sont détectables par échographie simple ou 3D.

Autre moyen de les découvrir ? L’hystérosonographie : « On injecte un liquide révélateur, plus précisément du sérum physiologique, dans la cavité utérine. Cela permet d’obtenir une vision précise de l’utérus », décrit Véronique Bied Damon.

Autre forme de dépistage : l’hystérosalpingographie, qui est une radio de l’utérus et des trompes, à partir de l’injection d’un produit de contraste, également.

« Une IRM pelvienne peut aussi être pratiquée pour compléter l’un de ces examens, si besoin », ajoute Véronique Bied Damon.

 

> La chirurgie

Différentes interventions chirurgicales permettent de réparer les malformations de l’utérus.

Ainsi, l’hystéroscopie opératoire (car l’hystéroscopie est également un examen gynécologique permettant d’explorer la cavité utérine) permet notamment de retirer une cloison utérine. Cette intervention sert également à retirer certaines adhérences intra-utérines ou encore des fibromes.

« Une intervention chirurgicale est également requise pour effectuer une plastie d’agrandissement de l’utérus, si ce dernier est anormalement petit, par exemple », complète Véronique Bied Damon.

En cas de dysplasie du col, et à condition que les lésions soient facilement accessibles et à un stade léger, leur destruction au laser peut être une solution.

Il est recommandé d’attendre au moins 3 mois après l’intervention chirurgicale, avant de tenter d’être enceinte. Les chances de le devenir après une opération de ce type sont très favorables.

 

> L’insémination artificielle

« Si l’anomalie touche le col de l’utérus, l’insémination artificielle permettra alors de favoriser la grossesse sans avoir besoin de la collaboration du col », explique Véronique Bied Damon.

Pour rappel, l’insémination artificielle est une technique de PMA (procréation médicalement assistée) consistant à déposer des spermatozoïdes (provenant du futur père ou d’un donneur) directement à l’intérieur de l’utérus, en période d’ovulation (spontanée ou déclenchée par stimulation ovarienne).

 

Les anomalies de l’utérus ou du col de l’utérus sont diverses. Leur résolution passe généralement par une intervention chirurgicale, en premier lieu. « Globalement, ces anomalies sont assez peu répandues, mais il faut tout de même les avoir à l’esprit », conclut Véronique Bied Damon.

 

Sources :

https://www.medisite.fr/cancer-cancer-de-luterus-ou-du-col-de-luterus-la-difference.3791851.46.html

https://www.allodocteurs.fr/maladies/gynecologie/uterus/l-uterus-organe-de-fecondite_248.html

https://medfem.co.za/fr/congenital-uterine-anomalies/#

https://www.concilio.com/gyn-pathologies-gynecologiques-dysplasies-du-col

https://www.docteur-benchimol.com/synechie-uterine.html

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