L’IMPORTANCE DE L’AGE DU FUTUR PERE DANS LA CONCEPTION : L’APPROCHE DES CHERCHEURS
Le Centre Eylau a analysé les données de 12 200 couples ayant consulté le centre entre 2002 et 2006 pour une insémination intra-utérine (IIU). Il y a eu au total 21 239 inséminations.
Pour rappel, l’insémination intra-utérine est une technique qui permet de déposer dans l’utérus de la femme du sperme du compagnon (ou d’un donneur) préalablement préparé en laboratoire afin de multiplier les chances de tomber enceinte lors de la période la plus fertile de son cycle.
Si les scientifiques avaient déjà démontré que l’âge de la mère était fortement lié à la diminution des chances de tomber enceinte (de 14,5% avant 30 ans à 8,9% après 42 ans) et à l’augmentation des risques de fausses-couches (de 11,1% avant 30 ans à 46,4% après 42 ans), ils montrent aussi aujourd’hui que ton partenaire n’est pas à soustraire de l’équation.
Le Dr Belloc affirme « Nous avons aussi montré que l’âge du père était important dans le taux de grossesses, avec un effet négatif chez les hommes de plus de 40 ans. Et de façon peut-être plus surprenante, la proportion de fausses couches augmente lorsque le père a plus de 40 ans. »
Pour avoir une idée plus claire de l’impact que cela engendre : le taux de grossesses passe de 12,3% lorsque le père a moins de 30 ans à 9,3% après 45 ans, alors que le taux de fausses couches passe de 13,7% à 32,4%.
« Nos travaux montrent pour la première fois un lien étroit entre l’âge paternel et le résultat de l’IIU, une information qui devrait désormais être prise en compte dans les programmes de reproduction assistée » indique le Dr Belloc.
Yves Menezo, l’un des auteurs de l’étude, en parlant à l’Agence France-Presse, a ajouté que ces résultats « pouvaient être extrapolés à tous les hommes en général ».