Si ton partenaire masculin a plus de 40 ans, votre couple a une probabilité plus faible d’avoir un enfant comparé aux couples avec un homme d’un âge moins avancé. En tout cas, il s’agit de la conclusion de recherches menées par une institution française et présentées lors de la 24e Conférence annuelle de la Société européenne de reproduction humaine et d’embryologie à Barcelone.  

Le Dr Stéphanie Belloc du Centre Eylau pour la Reproduction assistée à Paris a donné des explications : « Nos données apportent pour la première fois des preuves d’un fort impact paternel sur le résultat de l’insémination intra-utérine, qu’il s’agisse du taux de grossesses mais aussi du taux de fausses couches. » 

L’IMPORTANCE DE L’AGE DU FUTUR PERE DANS LA CONCEPTION : L’APPROCHE DES CHERCHEURS

Le Centre Eylau a analysé les données de 12 200 couples ayant consulté le centre entre 2002 et 2006 pour une insémination intra-utérine (IIU). Il y a eu au total 21 239 inséminations.

Pour rappel, l’insémination intra-utérine est une technique qui permet de déposer dans l’utérus de la femme du sperme du compagnon (ou d’un donneur) préalablement préparé en laboratoire afin de multiplier les chances de tomber enceinte lors de la période la plus fertile de son cycle.

 

Si les scientifiques avaient déjà démontré que l’âge de la mère était fortement lié à la diminution des chances de tomber enceinte (de 14,5% avant 30 ans à 8,9% après 42 ans) et à l’augmentation des risques de fausses-couches (de 11,1% avant 30 ans à 46,4% après 42 ans), ils montrent aussi aujourd’hui que ton partenaire n’est pas à soustraire de l’équation.

 

Le Dr Belloc affirme « Nous avons aussi montré que l’âge du père était important dans le taux de grossesses, avec un effet négatif chez les hommes de plus de 40 ans. Et de façon peut-être plus surprenante, la proportion de fausses couches augmente lorsque le père a plus de 40 ans. »

Pour avoir une idée plus claire de l’impact que cela engendre : le taux de grossesses passe de 12,3% lorsque le père a moins de 30 ans à 9,3% après 45 ans, alors que le taux de fausses couches passe de 13,7% à 32,4%.

 

« Nos travaux montrent pour la première fois un lien étroit entre l’âge paternel et le résultat de l’IIU, une information qui devrait désormais être prise en compte dans les programmes de reproduction assistée » indique le Dr Belloc.

Yves Menezo, l’un des auteurs de l’étude, en parlant à l’Agence France-Presse, a ajouté que ces résultats « pouvaient être extrapolés à tous les hommes en général ».

Qu’est-ce que cela signifie ?

Le lien entre l’âge de l’homme et la diminution de la quantité et de la qualité des spermatozoïdes était déjà connu de la communauté scientifique, mais aucune étude chiffrée n’avait encore été faite avec la fertilité.

Les scientifiques français ne mettent pas en avant une explication précise à cela, mais considèrent que la raison la plus probable pour laquelle il y a un changement dans la fertilité provient de l’augmentation de la fréquence des altérations de la structure de l’ADN des spermatozoïdes. « Jusqu’à maintenant, les gynécologues ne se sont concentrés que sur l’âge de la femme, et le message était qu’il fallait être enceinte avant 35 ou 38 ans parce qu’ensuite ce serait difficile, indique le Dr Belloc. Mais désormais, les gynécologues devront aussi s’intéresser à l’âge de l’homme et donner cette information au couple. »

Si tu souhaites tomber enceinte, il faut également prendre en compte l’âge de ton conjoint. Cela peut impacter tes chances d’avoir un bébé. Dès que tu te penches sur la fertilité et la conception, il est essentiel de consulter ton médecin ou ton gynécologue. Ils seront en mesure de te donner des conseils personnalisés en fonction des besoins et des envies de ton couple.  

@Marine Alves

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