A quel point le covid a-t-il altéré la fertilité des femmes ?
Victoria Louvel
Rédactrice Santé
C’est une question à laquelle une étude menée par des scientifiques écossais et irlandais a répondu dernièrement, lors du Congrès de la Société d’endocrinologie qui s’est tenue à Edimbourg début novembre. Plusieurs données liées à la santé mentale et aux cycles menstruels des femmes dont les dossiers ont été étudiés, leur ont permis de mener leur enquête.
Surexposition au stress, augmentation de l’anxiété et de la dépression, troubles du sommeil sont les principales conséquences reconnues du covid sur la santé. Les Docteures Michelle Maher de l’Université d’Oregon et Lisa Owens de l’Université de Dublin se sont particulièrement penchées sur les dossiers de 1300 patientes en avril 2021. Ces dossiers confirmaient l’augmentation des dépressions, de l’anxiété et des troubles du sommeil.
Mais les scientifiques ont également prêté attention aux données concernant les cycles menstruels de ces 1300 femmes. Les critères de régularité des cycles, des douleurs ressenties, de l’abondance ou de l’absence des règles, ainsi que de l’intensité des syndromes prémenstruels ont été particulièrement observés.
Résultats ? 6% des répondantes ont subi des perturbations de leur cycle menstruel depuis le début de l’épidémie. Parmi elles, 64% se sont plaintes de syndromes prémenstruels plus imposants et 54% avaient moins de rapports sexuels. A noter que les troubles des cycles menstruels étaient généralement liés à l’augmentation du stress ainsi qu’aux troubles du sommeil. En effet, le stress (inhérent à notre crise sanitaire actuelle) peut détenir des conséquences multiples, dont troubles du sommeil, perturbation des cycles (et donc de la fertilité) et surpoids.
Conclusion ? « Notre étude prouve à quel point le suivi des femmes présentant des perturbations de leur santé mentale est important », conclut la Docteure Maher. Son étude met également en évidence les conséquences des confinements successifs « avec un fort retentissement sur le sommeil et les cycles menstruels » plusieurs mois après leur sortie.