Les sage-femmes pas satisfaites malgré la revalorisation
Angéline Galinier-Warrain
Rédactrice
Malgré la trêve dûe aux fêtes, nous ne les oublions pas. Après des années d’une colère muette, les sage-femmes cherchent à avoir plus de reconnaissance. Depuis fin septembre, elles enchainent les mouvements de grève pour demander une amélioration des conditions de travail et une rémunération supérieure.
Le mois dernier, lundi 22 novembre, le ministère de la Santé avait en effet annoncé un paquet de mesures et un accord a été signé entre le gouvernement et la majorité des syndicats. Parmi les changements annoncés, une revalorisation salariale de 500 euros et un remaniement des études qui dureront six ans au lieu de cinq. La dernière année réputée pour être très intense.
Une revalorisation qui ne sera pas touchée par l’ensemble des sage-femmes
Dans le détail, elle comprend 183 euros déjà versés depuis le Ségur de la santé, 240 euros de prime d’exercice médical, dont ne bénéficieront pas les sage-femmes exerçant dans la fonction publique territoriale, ainsi que 78 euros liés à la revalorisation des grilles. La somme totale annoncée par le gouvernement ne concernera en effet que les sage-femmes salariées à l’hôpital public. Les libérales, les contractuelles et celles qui travaillent dans des cliniques privées ne sont pas concernées.
Des annonces insuffisantes pour une partie de la profession
Les professionnels regrettent que la question des conditions de travail n’ait pas été au cœur des annonces de l’exécutif. Les mesures sont donc jugées insuffisantes. Ainsi, partout en France des sages femmes continuent de se mobiliser et la CGT estime que « la lutte n’est pas terminée ». Il en est de même pour la CFTC qui réclame «la reconnaissance de qualification des sage-femmes », une « refonte des grilles salariales » et davantage d’effectifs. Le manque d’effectifs se répercute bien évidemment sur les patients, malgré tous les efforts fournis.
Conditions de travail difficiles
Les sages-femmes interrogées décrivent un quotidien dicté par l’urgence. Ce manque de temps à affecter aux patientes est d’autant plus problématique que le principe même du métier est la relation humaine. Elles sont nombreuses à penser qu’elles n’exercent pas correctement leur métier. ce tableau noir n’encourage guère les jeunes étudiants qui sont souvent découragés lors de leur stage. Ainsi, le nombre d’abandons est en forte croissance et l’état de santé des étudiants ne cesse de se détériorer. Paradoxalement, leurs compétences va bien au-delà du suivi et de l’accouchement et ne cessent d’être étendues : suivi gynécologique de prévention, prescription de contraception, actes d’échographie gynécologique, interruptions volontaires de grossesse par voie médicamenteuse…
Statut particulier
Malgré leur première année de médecine, les sage-femmes n’ont pas le statut de praticien hospitalier. Avant d’acquérir un statut spécifique, elles ont longtemps été dotés du statut de personnel paramédical. Cette différence significative se ressent sur leur grille de salaire. Depuis de nombreuses années, cette question fait l’objet de désaccords et a alimenté un mouvement de grève qui dure depuis décembre dernier dans les maternités.
Les sages femmes rappellent que les conditions de travail sont la première cause de mobilisation. Les C’est en effet les décrets de 1998 concernant la périnatalité et qui régissent le nombre de soignants qui doivent être présents en salle d’accouchement en fonction du nombre de naissances dans l’établissement chaque année qui est critiqué. Finalement, leur souhait est de revenir à un métier plus axé sur l’accompagnement et la prévention.