Don de sperme : la banque de Besançon cherche des donneurs en vue de l’ouverture de la PMA pour toutes les femmes

Six mois d’attente avant de recevoir un don de spermatozoïdes, voilà comment ça se passe à Besançon, l’appel aux donneurs résonne. France 3 Bourgogne Franche-Comté s’est entretenu avec la responsable du Service de Biologie et Médecine de la Reproduction du CRHU de Besançon.

A l’hôpital Minjoz de Besançon, le CECOS ou centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme a un rôle majeur d’accompagnement et de soutien pour toutes les personnes désireuses d’avoir un enfant. Il reçoit les dons de gamètes (spermatozoïdes et ovocytes) et oriente les couples hétérosexuels ayant des problèmes de fertilité, les couples lesbiens et les femmes seules désirant un enfant dans un projet de procréation par don.

Regret de constater que le don de spermatozoïdes est encore trop pauvre et le Dr. Oxana Blagosklonov, responsable du CECOS de Besançon au Service de Biologie et Médecine de la Reproduction, constate « Si 44% de la population est favorable au don de gamètes, il faut cependant sensibiliser les hommes pour qu’ils donnent ». Sur les quinze candidats qui se présentent chaque année, moins de dix personnes sont gardées.

Un nombre de demandes en constante augmentation

Le nombre de demandes augmente chaque année et avec l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, cela risque de s’accentuer. Le Dr. Oxana Blagoskonov l’explique : « Il y a une vingtaine de nouvelles demandes chaque année pour les couples hétérosexuels. […] Notre activité va doubler voire tripler avec la PMA. »

Les délais risquent de s’allonger

S’il n’y a pas plus de donneurs, les délais risquent de s’allonger. Malheureusement, il faut déjà attendre six mois avant de recevoir un don. « Idéalement, il ne faudrait pas dépasser ce délai, alerte la responsable du CECOS. Et nous fonctionnons avec les réserves des banques. Quand ces stocks vont s’épuiser, les délais d’attente risquent d’augmenter. »

Les conditions du don de sperme et l’anonymat

Pour être candidat, il faut être un homme âgé de 18 à 44 ans et en bonne santé. Le don de sperme est volontaire, gratuit et le consentement du ou de la partenaire a été aboli depuis la loi de bioéthique. Pour inciter les personnes à donner leur sperme, « Il faut de la solidarité, il faut être solidaire avec les hommes ayant des problèmes de fertilité, et toutes les femmes, pour les aider à avoir un enfant », lance la responsable du CECOS. Concernant l’anonymat, la spécialiste précise que « les receveurs n’auront pas d’informations concernant l’identité du donneur et que sur le plan juridique, l’enfant conçu grâce aux gamètes du donneur sera obligatoirement l’enfant du couple du receveur. La filiation est déterminée par un acte notarié et le couple receveur ne pourra se retourner en aucun cas contre le donneur. »