Une endométriose non diagnostiquée
peut rendre le traitement de l’infertilité inadapté
Victoria Louvel
Rédactrice santé
C’est ce que révèle une étude menée par des chercheurs de l’Université du Queensland. En l’absence de diagnostic, les femmes atteintes d’endométriose mettront plus de temps à concevoir, à cause des différents traitements qu’elles suivront avant d’arriver à la FIV.
NOUVELLE ÉTUDE SUR L’ENDOMÉTRIOSE
Publiée le 5 octobre dernier dans Human Reproduction, l’étude menée par l’Université du Queensland souligne plusieurs résultats :
- Une endométriose non diagnostiquée peut entraîner une inadaptation du traitement de l’infertilité,
- Et par conséquent, son inefficacité jusqu’au moment de s’orienter vers la FIV.
- A contrario, une femme diagnostiquée avant de commencer le traitement, pourra concevoir aussi rapidement que celles ne souffrant pas d’endométriose.
Parmi les 1322 femmes sur lesquelles ont porté les recherches, 35% d’entre elles souffraient d’endométriose. Un tiers a reçu un diagnostic après avoir entamé un traitement de l’infertilité. Résultat ? Ces femmes effectuaient généralement plus de cycles de traitement (jusqu’à 36) que celles qui avaient été diagnostiquées en amont. « Elles étaient également 33% moins susceptibles de déclarer une naissance », rajoute la Docteure Katrina Moss, l’une des auteurs de l’étude.
L’IMPORTANCE D’UN DIAGNOSTIC POSÉ AVANT DE TRAITER L’INFERTILITÉ
Avant qu’une endométriose ne soit diagnostiquée, 7 ans se sont écoulés en moyenne (d’après une enquête signée par l’association EndoFrance). Une période durant laquelle certaines auront pu entamer divers traitements contre leur infertilité. Des traitements le plus souvent inadaptés, puisque leur endométriose, inconnue, n’aura pas été prise en compte.
A l’inverse, lorsque l’endométriose a été diagnostiquée en amont du traitement de l’infertilité, ce dernier est adapté à leur situation, leur permettant alors de concevoir dans les mêmes délais que celles ne souffrant pas de cette pathologie, durant leur parcours de PMA.
En effet, elles peuvent alors recourir plus rapidement à la FIV, qui pourra donc leur permettre de concevoir plus tôt. Cela sous-entend également moins de conséquences psychologiques liées à l’incertitude et à l’attente.
L’étude se conclut sur ce point de vigilance : l’importance d’envisager plus rapidement l’endométriose pour les femmes qui s’apprêtent à suivre un traitement de leur infertilité. Et ce, d’autant plus en cas de douleurs pelviennes sévères.
La stratégie gouvernementale de lutte contre l’endométriose, en particulier concernant le raccourcissement du délai de diagnostic, est d’autant plus attendue. Cela devrait désormais n’être qu’une question de jours.