L’infertilité touche environ 80 millions de couples dans le monde. Parmi eux 30% restent sans réponse  sur leur impossibilité de faire un enfant. Devant ce vide que même la médecine conventionnelle et les professeurs les plus pointus n’arrivent pas à expliquer, certains couples infertiles se tournent vers les médecines alternatives pour essayer de trouver une réponse. 

Solution magique pour les uns, arnaque pour les autres, Marion de La Forest Divonne, autrice de « Les âmes fécondes » analyse les bonnes raisons de faire appel à ces thérapies et décrypte ce qu’elles peuvent apporter aux amoureux en quête d’enfant. 

QU’APPELLE T-ON MÉDECINES ALTERNATIVES ?

Les médecines alternatives ou traditionnelles se différencient de la médecine conventionnelle car elles  n’utilisent  pas  de médicaments. L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) distingue « les méthodes fondées sur des produits naturels (phytothérapie, aromathérapie, etc.), les techniques axées sur la manipulation (ostéopathie, chiropraxie, etc.), les thérapies du corps et de l’esprit (hypnothérapie, méditation, sophrologie, etc.) ou encore les approches complètes reposant sur des bases théoriques qui leur sont propres (acupuncture ou homéopathie par exemple)».

« L’essentiel est surtout de retenir que la médecine conventionnelle et la médecine alternative reposent sur deux postulats différents », explique Marion de La Forest Divonne.

Une approche globale de la santé pour les médecines traditionnelles qui considèrent l’être humain dans son ensemble et que l’âme et le corps interagissent. Elles sont le plus utile en prévention et dans une quête d’équilibre unique pour chaque patient.  Une approche spécialisée pour la médecine conventionnelle qui traite avec des prescriptions de médicaments en fonction d’une maladie et ce de façon identique pour tous les patients.

LES MÉDECINES ALTERNATIVES NE SONT PAS DES SOLUTIONS MAGIQUES

Même les plus sceptiques et les plus rationnelles des femmes ont pu se tourner vers les médecines alternatives, « tant la reproduction, reste une science peu rationnelle pour le médecine conventionnelle », explique Marion de La Forest Divonne.

Les médecines douces permettent de travailler sur le rapport au temps et au contrôle. Elles peuvent apporter une aide essentielle dans la quête de la fertilité et dans l’équilibre vital à atteindre en cette période de doute.

Mais pour être efficaces, elles ne doivent pas être considérées comme magiques et  la solution pour régler le problème d’infertilité. Elles doivent être prises comme un soutien, une aide sur le long terme à trouver l’harmonie entre le  corps et l’esprit.

Si historiquement médecine conventionnelle et thérapies alternatives ne faisaient pas bon ménage et  avaient une forte tendance à s’opposer et à se renier, elles sont réellement efficaces si elles fonctionnent ensemble autour de leur patient.  « C’est ce qu’on appelle la médecine intégrative qui désigne le recours simultané à la médecine conventionnelle et aux médecines alternatives dans le suivi d’un patient », explique Marion. La prise en charge d’un patient pour améliorer son bien-être et son mental est une alliée aux performances scientifiques de la médecine conventionnelle.

LA QUÊTE D’UN BIEN ÊTRE 

Ostéopathie, sophrologie, phytothérapie, chiropraxie, acupuncture, méditation…  À chacun et chacune de trouver la méthode qui lui permettra de trouver un équilibre et un bien-être physique et poursuivre grâce à l’écoute du praticien le chemin vers  une harmonie émotionnelle et psychologique.

En effet, les consultations en médecines alternatives se déroulent au plus près du patient qui a pu souvent se sentir bien seul lors de visites conventionnelles.  Les médecines alternatives vont vous accompagner au cours des longues procédures médicales mises en place pour avoir un enfant. Elles permettent  de  trouver le calme et la sérénité, de prendre du recul sans vous désinvestir.

Exercices de respiration, méditation, conseils en nutrition, soins, toutes ces recommandations prodiguées par les praticiens permettent de prendre conscience que notre corps n’est pas qu’un corps physique.

UNE VOIE D’EXPLORATION POSSIBLE DE L’INCONSCIENT

L’infécondité inexpliquée est pour la plupart des spécialistes due à des causes multifactorielles et soulève la responsabilité de l’inconscient.  Le caractère impénétrable de cette zone d’ombre accable les couples infertiles qui se sentent responsables de cette situation d’échec.

Même s’il est difficile d’établir des liens scientifiques entre troubles psychologiques et infertilité, il n’en est pas moins nécessaire de considérer le rôle fort de l’inconscient et de la dichotomie entre conscient et inconscient. D’après Joëlle Desjardins-Simmons, psychanalyste dans un service de PMA (procréation médicalement assistée) et co-auteur de « Les verrous inconscients de la fertilité », « il est évident que tout ou presque ce qui arrive dans notre corps est lié à l’inconscient ».

Pour cette spécialiste, le blocage s’il existe « est dans l’inconscient, cet énorme chaudron dans lequel mijotent toutes les pulsions qui nous animent, tout ce que l’on a vécu depuis notre naissance […] l’inconscient produit des symptômes, des TOC, des phobies, des angoisses et parfois une infécondité ».

La méthode la plus traditionnelle pour travailler sur l’inconscient est la psychanalyse, mais si l’on suppose que le corps, l’esprit et l’âme sont liés, on peut penser à dénouer ses blocages par le corps et par des médecines alternatives qui travaillent sur l’énergie et les différentes couches de notre corps.  Selon ces pratiques traditionnelles, « si l’être humain a un corps physique, il a aussi plusieurs corps subtils, qui constituent son enveloppe énergétique. Le nombre et la  dénomination de ces corps subtils varient d’une école à l’autre », explique l’autrice. « Mais pour simplifier, il posséderait 7 corps : l’organisme physique et 6 autres invisibles ».

Travailler cette dimension psychique est donc une voie, mais en aucun cas il ne faut croire en elle comme une solution magique. « Il faut avoir beaucoup d’humilité de ne pas tout comprendre et de ne pas tout connaître, et de pouvoir se dire qu’à un moment donné, pour un événement donné […], la vie peut aussi s’inviter […] c’est ce qu’on appelle le mystère de la vie »,  explique Anne Raynaud, psychanalyste.

Quelque soit la méthode que vous choisissez et le parcours de santé dans lequel vous allez vous investir, « souvenez vous de l’importance de  l’intention  et soyez clairs avec l’attention que vous vous posez réellement », conclue Marion de La Forest Divonne.