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Vaccin contre le covid : il y a t-il réellement un impact sur le cycle menstruel ?

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Victoria Louvel
Rédactrice Santé

Les témoignages se multiplient depuis plusieurs jours, appuyés par le rapport de l’ANSM (Agence nationale de la sécurité du médicament) publié fin juillet. Les vaccins Pfizer et Moderna peuvent entraîner des conséquences sur le cycle menstruel.

Vaccin covid et impact sur le cycle menstruel

RETARD DE RÈGLES ET SAIGNEMENTS PLUS ABONDANTS

« Plusieurs filles de mon entourage ayant été vaccinées, subissent un retard de règles, dont une qui ne les a pas eues depuis un mois », témoigne une source souhaitant rester anonyme. Mêmes alertes sur les réseaux sociaux, en particulier sur Twitter : « J’ai eu plusieurs semaines de retard après avoir reçu ma seconde dose de Pfizer », relate une internaute ; « J’ai eu mes règles une semaine après la deuxième injection de Pfizer. J’avais des crampes et des saignements abondants et des règles plus longues », détaille une autre.

Si le retard de règles est le symptôme qui revient le plus, des saignements plus abondants et qui se prolongent ainsi que des douleurs menstruelles plus prononcées, font également partie des effets secondaires répertoriés.

 

L’ANSM RASSURE DANS SON RAPPORT 

Malgré la multiplication des témoignages, il est encore prématuré d’établir un lien avéré entre la vaccination et ces troubles, selon l’ANSM : « En l’absence de bilan complémentaire pour la plupart des cas déclarés, il est difficile de déterminer précisément un rôle du vaccin dans la survenue de ces saignements menstruels ou génitaux. »

Néanmoins, l’Agence les classe comme « signal potentiel » postérieur à l’injection, qui s’apprête à être étendu au niveau européen. Pfizer et Moderna sont tous deux concernés.

Si ce « signal » existe bien, il est toutefois à relativiser en raison de sa rareté : au 27 juillet, 229 cas similaires avaient été recensés à la suite d’une injection du vaccin Pfizer, sur plus de 6,4 millions de vaccinations. Côté Moderna, toujours à la même date du rapport, 36 cas de troubles menstruels avaient été répertoriés face à plus de 53 millions de doses administrées.

Enfin, l’ANSM insiste sur le fait que ces symptômes, bien qu’ils soient inattendus, ne représentent aucun caractère de gravité ; d’autant plus qu’ils ne persistent généralement pas au-delà d’un cycle.

 

DES EXPLICATIONS SCIENTIFIQUES

Ces premiers résultats ont été expliqués voire justifiés par de nombreux scientifiques et médecins spécialisés, notamment en France et au Royaume-Uni. C’est notamment le cas de l’immunologiste de la reproduction à l’Imperial College de Londres, Victoria Male, qui en parlait à l’antenne de la BBC dès le mois de mai : « Après une vaccination, de nombreux signaux chimiques susceptibles d’affecter les cellules immunitaires circulent dans l’organisme. Cela pourrait provoquer la perte de la muqueuse utérine et entraîner des saignements ou des règles plus précoces. » 

Plus proche de nous et de la date de publication du rapport de l’ANSM, le Professeur Bertrand de Rochambeau, Président du syndicat national des gynécologues-obstétriciens de France (SYNGOF), a été interviewé par le journal La Croix, pour lequel il rappelle que « le cycle menstruel est un phénomène variable. Il peut être influencé par toutes sortes d’événements extérieurs. Le stress provoqué par l’injection ou les quelques symptômes grippaux qu’il peut provoquer, sont notamment des déclencheurs potentiels de troubles du cycle menstruel. »

 

Les troubles menstruels à la suite de la vaccination contre le covid ? Un effet secondaire inattendu, réel mais très peu fréquent, qui d’après les médecins spécialistes ne doit pas être une source d’inquiétude.