Stéphi : “Je vais te protéger et prendre soin de toi”

Stéphi a 28 ans et est en couple depuis 10 ans. Elle a avec son conjoint un premier bébé de manière naturelle au bout de 7 mois d’essai en 2015. Aujourd’hui Camille a 5 ans et demi.

L’infertilité est expliquée par plusieurs causes

En 2018, ils souhaitent avoir un deuxième enfant mais pendant 2 ans et demi, ce ne sont que des essais infructueux … En janvier 2019, le couple multiplie les examens (beaucoup d’examens) et l’infertilité est expliquée par plusieurs causes : Stéphi a une insuffisance ovarienne précoce  – caractérisée par une baisse de la production des ovocytes dans les ovaires, sa trompe droite n’est plus du tout fonctionnelle et elle a une inflammation liée à l’endométriose – une maladie complexe qui touche plus d’une femme sur dix, responsable de douleurs pelviennes invalidantes et aussi, dans certains cas, d’infertilité. La tératospermie – anomalie qui se caractérise par des spermatozoïdes présentant des défauts morphologiques – s’ajoute à la liste. Le gynécologue spécialiste en reproduction précise à Stéphi qu’il ne faut pas perdre de temps au vu de son état de santé.

“Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant”

La PMA commence et Stéphi passe bientôt en FIV. “Il y a de l’excitation et de l’appréhension aussi : je me demande pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ? Puis je me dis qu’enfin nous allons pouvoir commencer un processus concret” Ces questions laissent place à la culpabilité. Les femmes qui connaissent un parcours PMA sont dans la culpabilité comme si ne pas réussir à avoir un enfant était mal. Et dès lors qu’on nous l’interdit, l’envie de maternité ne nous quitte plus. Stéphi est alors prise en charge à Lyon à la clinique privée Natecia, spécialisée en infertilité et suivie par les docteurs Faysse et Belicart.

Le problème n’est finalement pas la PMA mais ses échecs

De février à octobre 2020, Stéphi fait tous les examens bien que les procédures soient ralenties par le confinement. En décembre, 4 spécialistes prennent soin d’elle : l’anesthésiste, la coordinatrice ANP pour l’administratif, la biologiste pour le protocole et le gynécologue pour la prescription des stimulations. En janvier 2021, elle fait sa première FIV moitié classique moitié ICSI : 8 ovocytes et 1 seul embryon qui n’a pas tenu, il n’y a pas de congélation… Le problème n’est finalement pas la PMA mais ses échecs.

Un grand combat, deux grands gagnants

Mais mi-mars, Stéphi entame un deuxième protocole FIV ½ FIV-½* ICSI plus puissant et une dose plus forte. L’ICSI est plus efficace : 12 ovocytes, 5 fécondations, 2 congélations à +J5 et un transfert à +J5. Ça y est ! C’est bien parti ! “Dans mon cas je devais faire 3 prises de sang pour confirmer ma grossesse et j’ai également des ovules de progestérone à prendre, je suis très surveillée.” Les effets secondaires surviennent : ventre très gonflé, douleurs menstruelles, jambes lourdes, insomnies… “Le début est douloureux, l’utérus fait sa place, j’ai beaucoup de nausées, une grosse fatigue, les symptômes habituels de la grossesse mais je suis tellement heureuse de ressentir toutes ces réactions, celle de mon corps qui porte notre bébé”

*Cette stratégie présente un intérêt surtout dans les infertilités masculines ou elle permet d’éviter 35,1% (13/37) des échecs de fécondation en FIV. Dans les infertilités féminines et idiopathiques, la FIV donne des résultats comparables à l’ICSI voire meilleurs (https://www.revuegenesis.fr/fiv-ou-icsi-ou-en-est-on/)

Merci la médecine ! 

Stéphi est à son premier mois de grossesse. Le personnel médical est très à l’écoute et à la moindre question elle peut contacter le secrétariat. Elle se sent bien encadrée.

Son mari a été ouvert à toutes les démarches, très positif et d’un grand soutien. Il fallait un mental d’acier pendant les 2 ans et demi d’essais pour voir et accepter les tests de grossesse successifs négatifs. C’était dur et frustrant. Heureusement, Stéphi n’a pas eu de pression supplémentaire ni de remarques. Seule pression qui n’en est pas vraiment une : celle de sa fille qui voulait avoir un petit frère ou une petite sœur. Stéphi a été soutenue par ses proches et la situation qu’elle vivait a été tout de suite comprise. Pas de tabou et pas de remarques déplacées. D’autant plus que sa maman était aussi passée par un parcours PMA avec une FIV.

“Au début, j’évitais les femmes enceintes
et puis j’ai eu très envie de les soutenir”

“Alors oui, au début, c’est moi qui évitait les femmes enceintes” : il y a une telle jalousie, colère, un sentiment d’injustice. Ce n’est pas juste de ne pas réussir à faire un bébé. “Mais ensuite j’ai eu très vite envie de les soutenir. J’étais très négative il y a quelques mois mais parler avec d’autres mamans qui ont connu, plus ou moins, le même parcours, c’est ce qui m’a permis de garder espoir et d’être optimiste”

Quand Camille a su que sa maman attendait un bébé, elle s’est approchée d’elle, a posé son oreille sur son ventre et a chuchoté : “je vais te protéger et prendre soin de toi”.

“Le parcours PMA est un combat mais merci la médecine !”