Magali : ses enfants, sa force

n 2006, Magali souhaite avec son mari avoir un enfant. Après 1 an de tentatives, ils décident de voir un gynécologue qui prescrit à Magali des hormones pour déclencher plus d’ovulation mais la prise de médicament lui fait prendre du poids et “ça ne prend pas” En 2008, le gynécologue propose la technique de l’épreuve au bleu qui permet de diagnostiquer la perméabilité des trompes. Une trompe est bouchée et ceci expliquerait l’infertilité. Magali est alors à nouveau sous hormones.

Fin 2009, elle tombe enceinte naturellement mais mi-octobre la grossesse est arrêtée car c’est un œuf clair c’est-à-dire sans embryon. Il n’y a pas de fausse couche naturelle comme prévu, le gynécologue procède à un curetage d’urgence.

Tout est une question de protocole sanitaire

Face à ces nombreux essais sans succès, Magali est mise sous pilule pour 3 mois pour que son corps récupère. La fatigue s’accumule parce que tout est une question de protocole sanitaire, il faut pallier les déficiences du corps, comprendre une mécanique reproductive et puis les rendez-vous avec le gynécologue et les spécialistes PMA, médecin, psychologue et biologiste, se suivent.

En août 2010, drôle de situation ! Le mari de Magali cuisine des choux de Bruxelles. Habituellement, elle n’aime pas du tout l’odeur et le goût mais ce soir elle a très envie d’y goûter ! Certes les goûts évoluent avec l’âge mais Magali a un doute : elle fait un test de grossesse et apprend qu’elle est enceinte ! À partir du 20 septembre 2010, elle fait des échographies toutes les semaines, elle est sous progestérone intra vaginal pour éviter une nouvelle fausse couche puis sous coagulant les trois premiers mois.

Un jour noir

3 échographies sont à faire au bout de 12, 22 et 32 jours d’aménorrhée (absence de règles) : la première a permis de vérifier le caryotype du bébé (étude des chromosomes) mais pour la deuxième, le gynécologue constate qu’il n’y a pas beaucoup de liquide amniotique et prévient les parents d’un Retard de Croissance Intra-Utérin (RCIU) qui est une anomalie dynamique de la croissance du fœtus. Il se traduit in utero par un fœtus de taille insuffisante pour l’âge gestationnel.

Magali et son mari sont sous le choc

Quelques jours après le rendez-vous, Magali retourne chez le médecin pour une échographie, selon lui “il y a des petits soucis” et cette phrase assassine sort de sa bouche : “S’il y a autopsie faites-là”. Magali et son mari sont sous le choc. Une amniocentèse est programmée sauf qu’elle n’a pas assez de liquide amniotique. Elle hurle de douleur. Le 4 février, Magali se rend à l’hôpital : “soit vous allez mourir en vous empoisonnant soit votre bébé va naître handicapé à vie soit vous faites une interruption médicalisée de grossesse (IMG)”

Suite au verdict du gynécologue, Magali décide de prendre des médicaments pour arrêter le cœur de son bébé… Le 10 février, elle accouche de sa fille à 26 semaines. Un jour noir qui provoque une dépréssion et des Troubles du Comportement Alimentaire (TCA). “L’autopsie de mon petit ange nous permet de comprendre que je suis hétérozygote facteur 5, j’ai donc un problème de coagulation du sang et je dois être surveillée pour les prochaines grossesses.”

Première victoire

1 an après, Magali pèse 130 kg. Elle consulte un médecin en novembre 2012 pour reprendre un parcours PMA. “Seule” condition : perdre du poids et atteindre les 77 kg.

Les médecins sont d’accord pour qu’elle pose un anneau gastrique (comme sa maman). Première victoire ! Elle passe de 98 kg à 58 kg (aujourd’hui). Fin 2013, elle recommence un parcours PMA ! Et grâce à la perte de poids, les trompes se sont débouchées !

Je suis épuisée mais déterminée

En 2014, après 2 relances, pas de transfert car pas d’embryon. 1 an passe pour que Magali récupère et se repose puis elle et son conjoint relancent un protocole de FIV, toujours sous hormones. En janvier, la ponction a lieu, un embryon est implanté mais le 11 février, la prise de sang donne un résultat négatif. “Je suis épuisée mais déterminée alors je relance en avril un traitement hormonal et la prise de médicaments pour fluidifier mon sang, le transfert se fait le 11 mai et le 21 mai, le résultat de la prise de sang est positif, le taux de HCG monte comme il faut !”.

Bienvenue à Loïc… et à Kilian ! 

En juin, Magali craint une hémorragie et donc de faire une fausse couche mais non, le médecin la rassure : le cœur bat toujours. Le 30 janvier 2016, c’est la naissance du petit Loïc !

Magali et son conjoint se séparent. Elle ne se sent pas assez considérée, épuisée et ressent même de la peur. Heureusement, elle rencontre un autre homme et leur relation lui fait beaucoup de bien, un vrai lâcher prise. “À tel point que mon corps a repris ses droits, au bout de 2 mois de relation, je me suis rendue compte que j’attendais un bébé surprise. Même si le papa n’était pas prêt à reconnaître cet enfant, je ne voulais pas l’abandonner alors je l’ai gardé. Une amie m’a soutenue : c’était mon corps, ma vie et je voulais décider” Kilian est né le 2 octobre 2019.

Une présence affectueuse

“Je témoigne non pas pour susciter les jugements ou l’admiration mais pour expliquer mon parcours. Je témoigne pour donner espoir quand on y croit plus. J’ai préféré m’écouter et me battre pour faire une place à ce bébé. Aujourd’hui, je suis fière de mes enfants, de les soutenir, leur donner des preuves d’amour, les inciter à exprimer leurs émotions, les rassurer et les apaiser pour qu’ils se sentent en sécurité et aimés.”

Se délivrer par le biais du témoignage, raconter pour rompre les tabous et difficultés de la grossesse. Enfin, pour faire écho à l’histoire de Magali, voici une citation de Robin Williams : “Chaque personne que vous rencontrez, livre une bataille dont vous ne connaissez rien. Soyez gentil.le.s !”