Diabète et fertilité ne font pas bon ménage si la conception n’est pas encadrée voire programmée. Quelles sont les nouvelles règles à mettre en place ? Quels sont les risques le cas échéant ? Voici ce que vous devez savoir sur le lien entre diabète et fertilité.

Lorsque le sucre s’accumule dans le sang et que la glycémie (taux de glucose) augmente trop fort, on appelle cela l’hyperglycémie. Non traitée, elle se maintient à un niveau élevé, c’est alors une hyperglycémie chronique qui définit le diabète. Une étude réalisée dans les pays nordiques a dévoilé que les femmes ayant du diabète avaient une fertilité soit les chances de devenir enceinte, et une fécondité, nombre d’enfants nés vivants, plus faibles. L’alimentation est une contrainte permanente pour des personnes diabétiques car elle fait entièrement partie du traitement.

POURQUOI PROGRAMMER LA GROSSESSE ?

En tant que femme diabétique, pour prévenir les grossesses “surprises” ou découvertes tardivement, il faut être extrêmement rigoureux sur les méthodes de contraception. Vouloir un enfant quand on est diabétique (type 1 ou 2) suppose de préparer sa grossesse afin de limiter les risques pour la maman et le fœtus, notamment à cause de l’hyperglycémie, qui peut entraîner chez le fœtus des malformations. En effet, l’hyperglycémie est dangereuse pour le fœtus avant même la conception et particulièrement pendant les premières semaines, car l’ovule est très sensible à l’hyperglycémie. Les malformations fœtales peuvent atteindre le système nerveux, cardiovasculaire.

De plus, précise Raphaël Gruman, « le diabète peut être transmis au bébé. C’est pourquoi traiter un diabète avant la conception permet non seulement de se donner plus de chance de concevoir mais surtout pour protéger la maman et le bébé ».

Les meilleures conditions pour minimiser les risques doivent être réunis et modifier son alimentation et pratiquer une activité physique régulière en font partie :

COMMENT CONTRÔLER SON ALIMENTATION ?

Pour chaque personne, la quantité maximale de glucides à consommer chaque jour est déterminée par la diététicienne selon le sexe, l’âge, le poids et l’activité de la personne, mais aussi le rythme et le type d’injections (insuline rapide, lente, intermédiaire, etc.).

L’objectif principal du contrôle de l’apport en glucides (sucre) est de prévenir les trop grandes alternances de la glycémie, que ce soit dû à une consommation d’aliments trop riches en sucres ou un apport insuffisant de glucides aux cours des repas ou lors d’efforts physiques (exposant au risque d’hypoglycémie). C’est pourquoi il est important de savoir jongler entre les nutriments contenus dans les aliments et qui sont nécessaires pour le corps : les lipides (graisses), les protides (protéines) et les glucides (sucres).

Il existe plusieurs types de glucides. Les simples, comme le sucre raffiné, et les complexes, comme les féculents. Les glucides simples passent rapidement dans le sang, tandis que les glucides complexes passent lentement et ont un index glycémique faible, faisant peu monter la glycémie. Les glucides complexes sont donc à privilégier.

Concernant les lipides, vous repérerez des acides gras dit “insaturés” et les acides gras saturés : 

• Les acides gras dit « insaturés » sont souvent d’origine végétale ou présents dans les poissons comme le hareng ou la sardine. De nombreux acides gras « insaturés » renferment des omégas 3 qui protègent contre les maladies cardiovasculaires ;
• Les acides gras « saturés » sont principalement d’origine animale, comme le beurre, les fromages, la viande ou les œufs. Ils sont souvent riches en mauvais cholestérol, et donc néfastes pour les artères si consommées en trop grande quantité et pendant de nombreuses années.

Raphaël Gruman ajoute : « il n’y a pas d’interdit mais l’alimentation doit être variée, équilibrée et régulière. Les menus doivent être composés avec des aliments de chaque groupe et les légumes doivent figurer en priorité dans vos repas ».

DU CÔTÉ DES VITAMINES :

L’acide folique (folate) est une vitamine primordiale, pour la prévention des malformations au cerveau et à la colonne vertébrale du bébé (spina bifida). La plupart des femmes gèrent leurs besoins quotidiens en acide folique par une alimentation variée. Bien que l’alimentation soit équilibrée, il est conseillé à toutes les femmes diabétiques qui veulent un enfant d’entamer la prise d’un supplément de 1 mg par jour d’acide folique, au moins 3 mois avant la conception, et de prolonger la prise de ce supplément pendant au moins les 3 premiers mois de grossesse.

Les légumes verts feuillus, les fruits, les noix, le pain et les céréales sont des bonnes sources d’acide folique.

NE PAS NÉGLIGER LES PERSONNES EN SURPOIDS :

Les femmes diabétiques de type 2, qui ont un excès de poids, sont plus à risque d’avoir des problèmes de fertilité. Il est donc fortement recommandé d’atteindre un « poids santé » (soit un IMC entre 18,5 et 25).

Une perte d’environ 10 % du poids à un rythme approprié permet déjà, même si le « poids santé » n’est pas encore obtenu, d’avoir un impact positif sur la fertilité et de limiter les complications à l’accouchement.